jeudi 16 février 2012

La planète des singes, Pierre Boulle


Auteur : Pierre Boulle

Pocket, 1990 (Juillard, 1963)
190 pages
Catégorie : Science-fiction


4e de couverture

Y a-t-il des êtres humains ailleurs que dans notre galaxie ? C’est la question que se posent le professeur Antelle, Arthur Levain, son second, et le journaliste Ulysse Mérou, lorsque, de leur vaisseau spatial, ils observent le paysage d’une planète proche de Bételgeuse : on aperçoit des villes, des routes curieusement semblables à celles de notre Terre. Après s’y être posés, les trois hommes découvrent que la planète est habitée par des singes. Ceux-ci s’emparent d’Ulysse Mérou et se livrent sur lui à des expériences. Il faudra que le journaliste fasse, devant les singes, la preuve de son humanité…


Mon avis

Jusqu’à récemment, je n’avais pas fait le rapprochement entre la célèbre série de films des années 60-70 et Pierre Boulle, le non moins célèbre auteur français du Pont de la rivière Kwaï. Comme quoi on peut être boulimique de livres et passer à côté de quelque chose ! Heureusement, Livraddict était là pour remettre mes pendules à l’heure avec le Baby-challenge Science-fiction.
Faute de temps pour le lire en 2011, j’ai craqué dès le début 2012 et je ne le regrette pas.
Le récit est bien amené, mélangeant le ressort classique de la bouteille à la mer au futurisme des voyages spatiaux. En 1963, un voilier à propulsion ionique, c’était vraiment de la S-F !
Par rapport aux films, j’ai noté que l’auteur inversait clairement les rôles : d’un côté les singes, évolués, vivant dans une société structurée, hiérarchisée, technologique ; de l’autre l’espèce humaine, pratiquement sans langage parlé, incapable ou presque de se servir d’outils, aux capacités d’apprentissage limitées. Sur Soror, les singes exploitent les humains d’une manière qui rappelle terriblement ce à quoi nous soumettons les animaux – et pas seulement les singes – sur Terre.
Les péripéties que traverse Ulysse Mérou (quel nom, au passage ! Ulysse, le symbole est clair, mais pourquoi Mérou ?) posent à chaque page de nouvelles questions autour d’une interrogation fondamentale : que vaut notre prétendue supériorité humaine ? Et si on se mettait à la place de ceux qu’on exploite ? La soi-disant absence d’intelligence justifie-t-elle qu’on traite des animaux comme des objets ? La paresse intellectuelle peut-elle mener à une dégénérescence rapide des facultés mentales à l’échelle de toute une espèce ? Aujourd’hui, ces interrogations ont une résonance particulière : à notre époque d’automatisation galopante, où une fraction de l’humanité s’emploie à trouver toujours plus de solutions pour éviter les efforts, est-on sur la pente descendante et risquons-nous de nous faire supplanter par les machines toujours plus sophistiquées à qui nous confions des tâches de plus en plus complexes ?
Quant à la pirouette finale, je l’ai trouvée dans toute sa simplicité encore plus impressionnante que la dernière scène du film avec Charlton Heston. Bref, j’ai adoré ce petit roman, presque une nouvelle tellement il se lit vite, qui pose pourtant des questions fondamentales sur l’humanité. Le genre d’ouvrage qu’il faudrait étudier à l’école !

N° 2/26 dans le challenge ABC 2012

Ma notation




A = Admirable ou Absolument immanquable, en plus ça se lit vraiment très vite !

2 commentaires:

  1. je suis on ne peut plus d'accord avec ta critique. C'est un livre à lire à l'école !

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  2. Quel engouement pour ce titre! Quelle passion dans ta chronique ! Voilà qui me donne envie d'en savoir plus.

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