Auteur : Alfred Jarry
Nb de pages : 127
Série :
Première apparition du personnage d'Ubu
* Ubu roi (1896) ou Les Polonais (1890)
* Ubu cocu (1897)
* Les Almanachs du Père Ubu (1899)
* Ubu enchaîné (1900)
* Ubu sur la Butte (1906)
Catégorie : Théâtre, Humour
Résumé officiel
Dans une Pologne imaginaire, aux confins de " nulle part " et " nul ne sait " où le Père Ubu a, dit-on, tué le roi et usurpé le pouvoir.
Il inflige à ses ennemis toutes sortes de tortures à l'aide de ses armes fétiches, comme sa redoutable machine à décerveler !
Mon avis
J'aime le théâtre, mais je n'en lis pas assez. Il faut dire aussi que je le préfère vu que lu, bien entendu, et que la magie de certains textes peut me passer complètement à côté si je ne suis pas dans le bon état d'esprit lors d'une lecture. L'exemple le plus flagrant jusqu'aujourd'hui est le théâtre de Ionesco, abhorré sur le papier, adoré sur les planches. Mais il faut que je précise aussi que certains dramaturges ont la capacité de me surprendre et de me ravir sans que j'aie besoin de voir leurs pièces représentées, comme Molière, Labiche ou encore Jarry, avec son inimitable Ubu.
Mais qui est donc cet Ubu ? François Ubu, dit le Père Ubu est capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l’ordre de l’Aigle rouge de Pologne, ancien roi d’Aragon, comte de Sandomir ; puis roi de Pologne, docteur en pataphysique, et grand-maître de l’ordre de la Gidouille. Ce personnage de fiction tire ses origines d'un véritable professeur de physique du lycée de Rennes, Monsieur Hébert. Ubu Roi, première apparition du désormais célèbre "héros" tragi-comique, raconte la trahison du Père Ubu qui, avide de richesses et de pouvoir, s'empare du trône de Pologne. Mais il fait un bien piètre souverain, et se retrouve vite confronté à la colère du peuple.
J'avais déjà lu ce texte et cela a été un véritable plaisir de me replonger dedans. L'écriture de Jarry est jubilatoire, et les situations toujours hilarantes. Le Père Ubu est ce qu'on pourrait appeler sans gêne un imbécile, dont la bêtise n'a d'égale que la couardise. On rit de ses frasques et de celles de sa pauvre femme, Mère Ubu, sensiblement plus raisonnée mais finalement bien accordée à son idiot d'époux. Ubu incarne l'homme grisé par l'ivresse du pouvoir de façon si caractéristique que l'adjectif "ubuesque", signifiant « absurde, grotesque et démesuré » en est né. On retrouve du Rabelais dans ce style burlesque et prodigue de mots déformés ou d'expressions inventées. Avec Ubu, Jarry signe une extraordinaire et drolatique ode à la langue française...
Extraits :
"Ainsi que le coquelicot et le pissenlit à la fleur de leur âge sont fauchés par l'impitoyable faux de l'impitoyable faucheur qui fauche impitoyablement leur pitoyable binette, -ainsi le petit Rensky a fait le coquelicot ; il s'est fort bien battu cependant, mais aussi il y avait trop de Russes."
"Le voilà encore. Mais va-t-en, maudit ours. Tu ressembles à Bordure. Entends-tu, bête de Satan ? Non, il n'entend pas, les Salopin lui ont coupé les oneilles. Décervelez, tudez, coupez les oneilles, arrachez la finance et buvez jusqu'à la mort, c'est la vie des Salopins, c'est le bonheur du maître des Finances."
L'article sur mon blog : Livr0ns-n0us (n° 8 dans le challenge ABC 2012)
Ma notation
Savoureux, burlesque, inimitable...
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