samedi 18 février 2012

L'Art français de la guerre d'Alexis Jenni

Auteur : Alexis Jenni

nb de pages : 633 pages

Série :one-shot

Catégorie : contemporain, roman historique.





Résumé officiel

L’histoire commence avec la première guerre du Golfe : le narrateur, en pleine crise personnelle, fait la connaissance d’un ancien militaire devenu peintre, Victor Salagnon. À travers les souvenirs de Salagnon défilent cinquante ans d’histoire de France revue à travers le fait militaire : la Deuxième guerre mondiale, l’Indochine, l’Algérie… Au-delà du récit d’une amitié entre deux hommes, une interrogation sur la France contemporaine, en dehors de toute idéologie.

Mon avis

J'ai commencé la lecture sur les chapeaux de roue et je me suis exténuée à la page 276. Arrivée à la moitié du roman, je l'ai refermé et repoussé loin de moi.
Le thème est insolite et son traitement est trop complexe. Un roman de plus d'une dizaine d'années, remouliné par des éditeurs Gallimard, on en attendait pas moins. Cependant, la narration est tellement lente et reprend tellement de fois les mêmes choses qu'on se lasse très vite si on ne s'accroche pas. Autant les chapitres avec la vie de Salagnon sont très lents mais on avance dans le temps, donc on a l'impression que ça bouge, autant les chapitres du narrateur premier sont longs et tournent autour du pot. On n'apprend rien de neuf de son côté. L'auteur a essayé de mimer l'immobilisme, pire la paralysie, des gens face à la violence des années 90. Chocs culturels oui, mais pourquoi ?
On pourrait croire que L'Art français de la guerre est un pamphlet qui répond à ces questions, la dite identité culturelle. Cependant, plus on avance dans la lecture, plus il rajoute plus de flou. Alexis Jenni a tellement voulu mimé l'immobilisme que l'on ressort avec des opinions et non un avis. Avec la rencontre entre un français moyen viré de l'administration et raciste et un français qui a fait presque toutes les guerres du XXe siècle (2e guerre mondiale, guerre d'Indochine et guerre d'Algérie), nous nous devons d'essayer de comprendre par nous-mêmes ce que l'auteur a voulu pointer du doigt. Un côté pédagogique qui au départ peut sembler bien coller, mais qui peut finir par agacer à la longue.

Un roman très riche, trop riche. Il soulève pourtant de véritables interrogations comme par exemple le choc générationnel : nos grand-parents et parfois parents qui voient les familles immigrées depuis des générations comme des étrangers ; les jeunes qui sont plus habitués à cette mixité et qui ne comprennent pas pourquoi on pointe ça du doigt car cela fait partie de leur environnement. Une autre question type au centre de cet ouvrage : comment pouvons-nous dire que nous sommes 100% français alors que dans nos veines coulent du sang norvégien, du sang italien, du sang slave, etc ? Un des chapitres du narrateur premier explique que dans les années 90, il y a eu une vague de tests ADN. Son identité pouvait se briser en un quart de seconde. Aussi fort qu'une bombe lancée sur une ville.
Enfin, la dernière interrogation de ce double roman, c’est avant tout comment nous nous sommes formés une nouvelle identité par rapport aux guerres qui se sont succédé. Résumer cette idée brûlerait les étapes et détruirait le plaisir de découvrir le livre. Je pense avoir donné quelques pistes plus haut.

A vous de juger si vous voulez vous lancer dans l'aventure, mais on ne ressort pas indemne de ce roman.


N° 5 dans le challenge ABC 2012

Ma notation

Un roman intéressant mais tient difficilement en haleine de par son intrigue qui tourne en rond.

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