Auteur : Tracy Chevalier
Folio, 2003
433 pages
Catégorie : roman historique
4e de couverture
Londres, janvier 1901 : la reine Victoria vient de mourir. Comme la coutume l'impose, les familles se rendent au cimetière. Leurs tombes étant mitoyennes, les Waterhouse et les Coleman vont faire connaissance et leurs petites filles vont immédiatement se lier d'amitié. Pourtant, les familles n'ont pas grand-chose en commun. L'une incarne les valeurs traditionnelles de l'ère victorienne et l'autre aspire à plus de liberté. Dans le cimetière, véritable coeur du roman, Lavinia et Maude se retrouvent souvent et partagent leurs jeux et leurs secrets avec Simon, le fils du fossoyeur, au grand dam de leurs parents. Lavinia est élevée dans le respect des principes alors que Maude est livrée à elle-même : sa mère, Kitty Coleman, vit dans ses propres chimères. Ni la lecture, ni le jardinage, ni même une liaison ne suffisent à lui donner goût à la vie. Jusqu'au jour où elle découvre la cause des suffragettes. La vie des deux familles en sera bouleversée à jamais.
Mon avis
J’ai adoré La Vierge en bleu et La jeune fille à la perle, je me suis donc dit que je pouvais continuer sur ma lancée avec un autre ouvrage de Tracy Chevalier. Ayant sous la main La dame à la licorne et Le récital des anges, j’ai opté pour ce dernier par curiosité pour le sujet des suffragettes.
Voici deux petites filles qui se rencontrent dans un lieu bien improbable : un cimetière ! Pendant 10 ans, on suit leur quotidien brossé par étapes au fil d’une période charnière de leur vie, de l’enfance à l’adolescence – presque l’âge adulte en ce début du XXe siècle qui s’arrache progressivement aux traditions victoriennes. De petits drames ordinaires en vraies catastrophes, elles se rapprochent, s’éloignent et se retrouvent, en faisant l’apprentissage de la vie, des convenances, du conformisme et de la révolte.
Au final, je reste un peu sur ma faim : certes, les petites filles sont attachantes, avec leur vision du monde victorien sous un angle original, mais il m’a manqué un fil conducteur, un but, presque une intrigue. J’ai eu une impression constante de non-dit, de réflexions sous-jacentes à peine dévoilées par un acte, une remarque en passant. Peut-être est-ce la cohérence d’un récit raconté pour l’essentiel par des enfants qui n’ont pas forcément conscience de toutes les ramifications des événements dont ils sont acteurs ou témoins. Peut-être est-ce aussi le reflet de ce que vivaient les femmes à l’époque, enfermées dans une société qui délimitait soigneusement leur place, obligées de garder leurs idées pour elles et de louvoyer ou de faire preuve d’une grande audace pour s’octroyer une relative liberté.
Les suffragettes ne sont presque qu’une péripétie parmi d’autres dans ces vies de femmes qui s’accomodent d’un monde très masculin, même si elles bouleversent effectivement la vie des héroïnes : tout en constatant l’ampleur des conséquences sur chacune d’elles, on ne fait qu’effleurer leur confrontation avec une société que l’on sent en mutation. Je dois être influencée par mon goût pour les « pavés » historiques : j’aurais aimé un peu plus d’explications sur le mouvement, son histoire, son évolution…
L’alternance des narrateurs est l’une des grandes originalités du roman : chaque personnage s’exprime tour à tour, avec son style bien personnel, pour apporter sa pièce au puzzle d’ensemble. Toutefois, cette alternance rapide m’a donné l’impression de noyer quelque peu les personnages principaux du livre. Chacun donne son point de vue, c’est un kaléidoscope à l’effet original, souvent savoureux, mais un peu déstabilisant avec une impression de décousu. Dans ce chœur, trop de voix se mêlent à mon goût pour profiter des solistes.
C’est certainement un très bon livre, très bien écrit, mais je n’ai pas franchement accroché. Tant pis pour moi !
N° 1/26 dans le challenge ABC 2012
Ma notation
Ce ne sera pas mon préféré des livres de Tracy Chevalier, mais ça ne m'empêchera pas de lire ses autres romans !
Mon avis
J’ai adoré La Vierge en bleu et La jeune fille à la perle, je me suis donc dit que je pouvais continuer sur ma lancée avec un autre ouvrage de Tracy Chevalier. Ayant sous la main La dame à la licorne et Le récital des anges, j’ai opté pour ce dernier par curiosité pour le sujet des suffragettes.
Voici deux petites filles qui se rencontrent dans un lieu bien improbable : un cimetière ! Pendant 10 ans, on suit leur quotidien brossé par étapes au fil d’une période charnière de leur vie, de l’enfance à l’adolescence – presque l’âge adulte en ce début du XXe siècle qui s’arrache progressivement aux traditions victoriennes. De petits drames ordinaires en vraies catastrophes, elles se rapprochent, s’éloignent et se retrouvent, en faisant l’apprentissage de la vie, des convenances, du conformisme et de la révolte.
Au final, je reste un peu sur ma faim : certes, les petites filles sont attachantes, avec leur vision du monde victorien sous un angle original, mais il m’a manqué un fil conducteur, un but, presque une intrigue. J’ai eu une impression constante de non-dit, de réflexions sous-jacentes à peine dévoilées par un acte, une remarque en passant. Peut-être est-ce la cohérence d’un récit raconté pour l’essentiel par des enfants qui n’ont pas forcément conscience de toutes les ramifications des événements dont ils sont acteurs ou témoins. Peut-être est-ce aussi le reflet de ce que vivaient les femmes à l’époque, enfermées dans une société qui délimitait soigneusement leur place, obligées de garder leurs idées pour elles et de louvoyer ou de faire preuve d’une grande audace pour s’octroyer une relative liberté.
Les suffragettes ne sont presque qu’une péripétie parmi d’autres dans ces vies de femmes qui s’accomodent d’un monde très masculin, même si elles bouleversent effectivement la vie des héroïnes : tout en constatant l’ampleur des conséquences sur chacune d’elles, on ne fait qu’effleurer leur confrontation avec une société que l’on sent en mutation. Je dois être influencée par mon goût pour les « pavés » historiques : j’aurais aimé un peu plus d’explications sur le mouvement, son histoire, son évolution…
L’alternance des narrateurs est l’une des grandes originalités du roman : chaque personnage s’exprime tour à tour, avec son style bien personnel, pour apporter sa pièce au puzzle d’ensemble. Toutefois, cette alternance rapide m’a donné l’impression de noyer quelque peu les personnages principaux du livre. Chacun donne son point de vue, c’est un kaléidoscope à l’effet original, souvent savoureux, mais un peu déstabilisant avec une impression de décousu. Dans ce chœur, trop de voix se mêlent à mon goût pour profiter des solistes.
C’est certainement un très bon livre, très bien écrit, mais je n’ai pas franchement accroché. Tant pis pour moi !
N° 1/26 dans le challenge ABC 2012
Ma notation
Ce ne sera pas mon préféré des livres de Tracy Chevalier, mais ça ne m'empêchera pas de lire ses autres romans !
C = Correct, sans plus
Oh ce livre ! Je l'ai lu récemment (en octobre il me semble) et je l'ai adoré, je l'ai lu en deux jours à peine ! Mais je l'ai trouvé très triste..
RépondreSupprimerDe Tracy Chevalier, je ne connaissais que "La jeune fille à la perle", que je n'avais pas réussi à lire (l'anglais était encore un peu trop compliqué pour moi à cette époque), j'étais donc parti avec un certain à priori avant de lire "Falling Angels", mais j'ai été agréablement surprise.
(Je ne connais pas "La Vierge en bleu", je vais me renseigner !)