Auteur : Cécile Ladjali
nb de pages : 200
Série : one-shot
Catégorie : contemporain
Résumé personnel
Zackharian habite chez son oncle, instituteur et ancien membre du
NSDAP, et sa tante, femme au foyer parce qu’il est orphelin de guerre.
Il déménage en Hongrie après la chute d’Hitler en Allemagne et vit avec
ses deux cousins et son idole, Ilse. C’est ce que le narrateur nous
explique au début de son histoire, quand il regarde en direct la chute
du mur de Berlin. Des photos d’Ilse sont éparpillées chez lui et elle
semble beaucoup compter pour elle. Rien ne laisse présager que
Zackkharian, le photographe, était ce qu’il a été. Au départ une simple
amourette d’adolescent perdu, il passera sa vie à aimer sa cousine Ilse
et à désirer sa voisine, qui accepte les traitements masochistes de son
amant. Ilse est un modèle en tout pour Zak’ : élève modèle, philosophe et
poète, le narrateur ne peut s’empêcher de l’aimer de plus en plus fort.
Et d’être de plus en plus jaloux.
Car Ordalie, c’est aussi en parallèle une histoire d’amour
fulgurante et houleuse d’Ilse et de Lenz, un juif allemand qui se bat
contre son passé et contre cette présence d’Ilse qu’il désire et
rejette. Ils sont complémentaires mais aussi antagonistes. Ils
s’étouffent mutuellement mais ne peuvent s’empêcher de se voir. Alors
que Zak’ n’a d’yeux que pour sa déesse, au point d’en devenir mauvais
avec sa propre amante, Ilse et Lenz auront une succession d’idylle et de
ruptures. Opposition de pensée (elle veut un engagement politique, il
veut un lieu reculé pour mieux observer la société ; elle veut une vie
d’indépendance, il veut une famille ; ils sont rongés par la solitude,
mais ne peuvent vivre ensemble). Sous cette intrigue se cache un autre
jeu : celui d’une parade amoureuse entre Ilse et Zak’.
Mon avis
Un roman inspiré de la vie de deux personnes réelles. De deux artistes qui se sont aimés si forts qu'ils se sont détruits.
On sent du Nancy Huston dans l’écriture de Cécile Ladjali. Un modèle
pour elle ou simplement un état d’esprit similaire ? je pencherai pour
le second. Ladjali utilise des tournures de phrases propre à elle, qui
déstabilisent. Que dire alors du prénom Ilse ? On lit volontiers « Il
se » à la place et on se retrouve avec des phrases étranges ou
amusantes. Je ne pense pas que ça soit anodin.
L’histoire en elle-même est dure et légère à la fois. On sent que l’art et les orphelins sont des sujets qui lui tiennent à cœur. Cette plongée dans son univers m’a donné envie de connaître davantage certains de ses livres.
L’histoire en elle-même est dure et légère à la fois. On sent que l’art et les orphelins sont des sujets qui lui tiennent à cœur. Cette plongée dans son univers m’a donné envie de connaître davantage certains de ses livres.
L’auteur a fait un travail intéressant sur les dialogues : quand un
seul personnage parle, il y a un tiret mais le texte est rentré dans le
paragraphe. Quand deux personnages parlent, il y a retour à la ligne et
alinéa, mais sans tiret. Le seul moment où deux personnages ont des
tirets se trouve dans les derniers chapitres, quand Ilse et Lenz se
retrouve une dernière fois comme amant. On a l’impression qu’ils ont
atteint le paroxysme de l’art et qu’enfin leurs voix se distinguent pour
former un tout. Ensuite tout redevient normal : pas de marque de
ponctuation, les personnages appartiennent au texte mais on peut glisser
sur eux comme s’il s’agissait d’une narration et non d’un discours
direct.
Pas un coup de cœur, mais une agréable découverte. Il est vrai que
l’histoire a du mal à décoller, mais par curiosité j’irai faire un tour
du côté de La Chapelle Ajax pour confirmer ou infirmer cela.
Lien vers l'article sur mon blog - N°9 dans le challenge ABC 2012
Ma notation
B = Bon tout simplement
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de laisser des commentaires constructifs, afin de créer une discussion, un échange sur les livres présentés. Bonne journée, nanet