vendredi 22 juin 2012

Le joueur d’échecs de Stefan Zweig


Auteur :
Stefan Zweig

125 pages, Editions Le Livre de poche
1e parution en français : 1944

Catégorie : Classique





4e de couverture

Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer. Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l'inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges. Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, « pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons ».

Mon avis

Je l’avoue, malgré mon parcours de germaniste, je n’avais jamais rien lu de Stefan Zweig ! L’idée m’a donc effleurée de conjuguer challenge classique + ABC avec un peu de lecture en VO, mais le destin en a voulu autrement. Forcément, ce petit livre de poche m’attendait, moi, au coin d’un étal de libraire, non ? Vu son épaisseur, je ne prenais guère de risques, en tout cas.
Un peu d’appréhension au moment de me plonger dans ce que je vois partout qualifié de grand classique – sera-t-il du genre qui navigue dans les altitudes éthérées où mon cerveau manque d’oxygène ? Bien avant de refermer la dernière page, mes inquiétudes s’étaient envolées. Ce récit est certes très classique, mais il m’évoque le plaisir que j’ai eu à découvrir Le portrait de Dorian Gray ou La peau de chagrin. Le portrait dans un portrait s’imbrique sans s’embrouiller et pose tant de questions sur l’intelligence, l’infime point où l’on bascule du génie à la folie, l’inhumanité des hommes envers d’autres hommes aussi. La référence historique à la 2e Guerre mondiale est présente mais subtile, proche et en même temps lointaine par l’éloignement géographique choisi pour camper l’intrigue. Une manière de dire qu’où que l’on soit, on ne peut échapper au cauchemar ?
Cerise sur le gâteau, l’édition que j’ai lue offrait une biographie que j’ai trouvée très utile pour cerner l’auteur, son parcours et ses tourments, tout un contexte dans lequel cette nouvelle cadre parfaitement. Au final, une découverte très agréable qui me donne envie de persévérer en lisant d’autres œuvres de Stefan Zweig.

+1 pour le Baby-challenge L@ "Classiques" – N° 7/26 dans le challenge ABC 2012

Ma notation


B, indéniablement Bon.

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