Auteur : Charlotte Brontë
nb de pages : 545
Série : one-shot
Catégorie : classique anglais en VO
Résumé personnel
Jane Eyre a perdu ses parents très jeune et n’a connu que la sévérité
de sa tante Mme Reeds et de ses enfants. Objet des jeux violents de ces
derniers, tout bascule pour elle le jour où on l’enferme dans dans la
chambre où Mr Reeds est mort. Croyant voir son fantôme et d’autres
apparitions mystérieuses, elle tombe malade. Sur conseil de
l’apothicaire, Mrs Reeds envoie Jane Eyre à l’école Lowood. Mrs Reeds,
même si elle avait promis à son mari mourant de veiller sur sa nièce, ne
pourra jamais l’aimer.
Jane Eyre vit huit ans dans cette école austère, insalubre et peu
accueillante. Elle réussit à lier d’amitié avec la chef des
institutrices et avec une élève, Hélène Burns, qui mourra d’une fièvre
peu de temps après leur rencontre. Après son instruction, Jane Eyre
reste à l’école Lowood comme professeur pour les nouveaux orphelins.
Elle finit par passer une annonce pour devenir gouvernante ailleurs.
On répond à son annonce quelques jours plus tard et la voilà partie
pour Thornfield, croyant qu’elle serait sous la direction d’une femme.
Une fois sur place, dans un château à l’atmosphère lugubre, et après
avoir rencontré un homme à cheval qui lui a rappelé une légende
anglaise, on lui apprend que la femme qui a répondu à l’annonce n’est
que la chef des serviteurs. Son nouveau maître sera Mr Rochester, absent
pour le moment. Jane fait connaissance avec sa jeune élève et se lie
d’amitié très vite. Quelques temps plus tard, elle rencontre enfin son
nouveau maître qui essaie désespérément de la provoquer. Un jeu du chat
et de la souris se met en place. Il sent d’emblée que derrière son bon
maintien et sa politesse, se cache une femme qui aime Dieu mais qui
dicte aussi sa vie comme elle l’entend. Simple, rêveuse et naturelle, Mr
Rochester tournera la tête de Jane plus d’une fois jusqu’à lui demander
sa main alors qu’il lui faisait croire qu’il allait en épouser une
autre. La suite des événements dégradera l’atmosphère et le destin de
Jane va être chamboulé. Une histoire d’amour proche de celle de la Belle
et la Bête a commencé.
Mon avis
Je suis littéralement tombée amoureuse de ce livre. J’avais déjà lu
quelques morceaux de la traduction française que je trouvais plate et
molle. Le texte anglais, bien que très pur dans sa syntaxe, est en fait
très proche de la syntaxe française. Du coup, on a bien un sentiment de
décalage d’époque, mais tout est fluide, poétique et vivant. On est loin
des textes romantiques français dont le pathos dégoulinaient des mots.
J’ai adoré l’idée de faire un récit à la première personne pour cette
histoire. Ce qui est dommage, c’est qu’on se sent un peu moins proche
des autres personnages et qu’on ne les connaît que par l’opinion de
Jane. Néanmoins, on vit les angoisses, la solitude mais aussi les joies
et les passions de l’héroïne. On est loin des intrigues de mœurs un peu
pompeuses, Jane est un personnage qui transcende le temps et qui aurait
pu vivre à notre époque. La société du 19e siècle rend outrageant
certaines de ses actions, mais vu de notre œil on décrypte davantage une
femme qui s’affirme dans son monde. Son refus de devenir la maîtresse
de Rochester alors qu’elle l’aime passionnément est du en partie par son
éducation religieuse, mais aussi par celle du « self-respecting ». Elle
a beaucoup de principes qui vont lui permettre de survivre. La religion
n’est pourtant pas le seul élément de l’équation. La preuve : son
cousin St John est membre du clergé et est beaucoup trop religieux. Il
ne pense plus par lui-même et n’arrive plus à avoir des émotions. Jane
n’est absolument pas comme lui.
J’ai suivi avec entrain la passion entre Mr Rochester et Jane Eyre à
tel point que je n’en pouvais plus d’attendre le moment de leurs
retrouvailles. La césure qui s’est faite était obligatoire pour que leur
réunion soit plus forte et plus apaisée. Jane Eyre avait eu peur qu’il
se lasse d’elle, qu’il ne l’aime que d’un amour passionnel. Cette idée
allait à l’encontre de ses principes et l’angoissait plus qu’autre
chose. La scène de leur dispute est magistrale et on tremble avec Jane.
D’un certain côté, on retrouve des idées de Belle du Seigneur : un amour
passionné ne peut apporter que la mort d’une flamme. L’amour fraternel,
de compassion, est celui qui fera perdurer un couple. Même si on sent
toujours que la passion anime toujours le couple, elle est plus adoucie
par les infirmités de Rochester. Le happy end peut en décevoir certain(e)s mais savoir qu’un peu d’espoir est au bout du tunnel, c’est tellement mieux.
[...] La suite sur mon blog.
Lien vers l'article sur mon blog - N°11 dans le challenge ABC 2012
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