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mardi 25 juin 2013

Auprès de moi toujours, Kazuo Ishiguro (Livr0ns-n0us)


Auteur :  Kazuo Ishiguro

Nb de pages : 440

Série : /

Catégorie : Contemporaine - SF












Résumé officiel 

Jadis, Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour.Mais pour quelle raison les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s'autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun.

Mon avis

Surprenant. C'est le terme qui s'impose après cette lecture dont la quatrième de couverture ne laissait pourtant présager qu'une chronique de vie pas franchement originale, celle dont on espère néanmoins qu'elle se démarquera par un vrai style. Sur ce point, je n'avais pas vraiment de doutes après la lecture des Vestiges du jour, qui m'avait laissé une très bonne impression.

On entre dans cette histoire grâce à la voix tranquille de Kath qui semble nous livrer de façon désordonnée ses souvenirs d'une époque désormais révolue, celle de Hailsham, cette école où elle a grandi, extrêmement protégée du monde extérieur. Dès le début, on pressent qu'il y a quelque chose de peu clair dans cette institution apparemment idyllique, où les enfants sont poussés à développer leur créativité et vivre en communauté. Malgré cet indicible pressentiment, il m'a fallu beaucoup de temps avant d'être sûre de bien comprendre ce dont il était question.

[...]

L'article complet sur mon blog : Livr0ns-n0us (n° 9 dans le challenge ABC 2013)

Ma notation

Une histoire douce-amère étonnante.

mercredi 15 mai 2013

Sur les trois heures après dîner, Michel Quint (Livr0ns-n0us)


Auteur :  Michel Quint

Nb de pages : 109

Série : /

Catégorie : Nouvelle - Contemporaine












Résumé officiel 

Quand Thomas Bertin, le nouveau prof de théâtre, est apparu, Rachel n'a pas compris tout de suite ce qui lui arrivait. Le mot amour, elle n'y a pas pensé tout de suite. C'est le soir qu'elle a compris. Elle aimerait Thomas Bertin jusqu'à son " dernier battement de cœur ". Sauf que Rachel n'est qu'une lycéenne de dix-sept ans, sauf qu'il y a Babette, la ravissante compagne de Thomas... Et sauf qu'un matin, la tragédie décide de s'en mêler. Le cours va commencer mais Thomas n'arrive pas...

Mon avis

Il est question d'amour, dans ce court récit, et de celui, improbable et pourtant pas si incroyable d'une lycéenne pour l'un de ses professeurs. L'arrivée de ce jeune enseignant solaire et passionné dans le quotidien de Rachel bouscule tous ses rapports à autrui. Elle se heurte très vite à deux obstacles : ses parents, et notamment son père, aigri et colérique, qui considère sa fille comme une débauchée, et Babette... la copine de Thomas. Entre trahisons, réconciliations, mensonges et peines de cœur, Rachel est ballotée sur la mer des sentiments comme un radeau en pleine tempête...

Ce qui surprend dès le début de cette nouvelle est le style de l'auteur, très métaphorique et poétique, d'ailleurs pas toujours simple à lire. La langue est très orale, comme dans Effroyable Jardins (lu l'année dernière également dans le cadre du challenge ABC) ; les phrases déstructurées et les respirations là où on ne les attend pas. Je suis persuadée que ce titre est particulièrement intéressant à lire à voix haute grâce à ce rythme décalé, mais aussi - et surtout - en raison de son aspect très visuel, très théâtral. C'est ce dont il est question, me direz-vous !

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L'article complet sur mon blog : Livr0ns-n0us (n° 8 dans le challenge ABC 2013)

Ma notation

Malheureusement, je n'ai pas accroché au style trop riche qui rend cette lecture pénible.

jeudi 4 avril 2013

Misery, Stephen King (Livr0ns-n0us)



Auteur : Stephen King

nb de pages : 391

Série : /

Catégorie : Thriller / Horreur











Résumé officiel

Misery, c'est le nom de l'héroïne populaire qui a rapporté des millions de dollars au romancier Paul Sheldon. Après quoi il en a eu assez : il a fait mourir Misery pour écrire enfin le " vrai " roman dont il rêvait. Et puis il a suffi de quelques verres de trop et d'une route enneigée, dans un coin perdu... Lorsqu'il reprend conscience, il est allongé sur un lit, les jambes broyées dans l'accident. Sauvé par une femme, Annie. Une admiratrice fervente. Qui ne lui pardonne pas d'avoir tué Misery. Et le supplice va commencer.

Mon avis

De Stephen King, je n'ai lu que le formidable Cujo et le légèrement décevant Les yeux du Dragon ; j'ai en revanche des personnes dans mon entourage qui ne jurent que par ce maître de l'horreur et du fantastique. C'est le cas de ma copine Riz-Deux-ZzZ, qui n'a pas hésité à m'envoyer un de ses romans préférés pour m'encourager à poursuivre la découverte de l'univers de Stephen King. Il n'en fallait pas plus pour que je l'insère dans le challenge ABC 2013 de Nanet !

Et c'est une très belle découverte puisque j'ai beaucoup frissonné lors de cette lecture ! J'y ai retrouvé l'aspect très réaliste et prosaïque qui m'avait tant plu dans Cujo. A l'instar d'auteurs comme Stefan Zweig, Stephen King se saisit d'événements d'apparence très banals (une panne de voiture, un accident de la route...) pour tisser ensuite un récit exceptionnel, vivant, crédible.

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Misery est cependant un thriller parfaitement maîtrisé, aux passages gores parcimonieux mais toujours judicieux. Si vous voulez frissonner, n'hésitez plus !

L'article sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°7 dans le challenge ABC 2013)

Ma notation

Efficace !

mercredi 20 mars 2013

Dracula, Bram Stoker (Livr0ns-n0us)


Auteur : Bram Stoker

Nb de pages : 604

Série : /

Catégorie : Classique / Fantastique / Horreur












Résumé officiel

Jonathan Harker, jeune notaire, est envoyé en Transylvanie pour rencontrer un client, le comte Dracula, nouveau propriétaire d’un domaine à Londres. à son arrivée, il découvre un pays mystérieux et menaçant, dont les habitants se signent au nom de Dracula. Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu’éprouver une angoisse grandissante. Très vite, il se rend à la terrifiante évidence : il est prisonnier d’un homme qui n’est pas un homme.
Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres...

Mon avis

Résumer Dracula ? Curieuse idée, étant donné le succès mondial de ce classique à la source de toutes les représentations modernes du vampire, écrit en 1897. Et pourtant, les adaptation ont pris au fil du temps un nombre certain de libertés avec l’original. C’est ainsi que j’ai été finalement assez surprise de la teneur de ce roman, même si les grandes lignes ne m’étaient pas inconnues.

Dracula est en fait composé de deux parties distinctes : la première s’apparente à une nouvelle d’une cinquantaine de pages, prélude aux sombres évènements qui se dérouleront dans la seconde partie, que l’on pourrait presque qualifier de « suite ». Cette nouvelle est constituée des extraits du journal intime de Jonathan Harker, un jeune notaire envoyé en Transylvanie pour rencontrer le Comte Dracula qui souhaite acquérir une propriété à Londres. Mais l’excitation du voyage laisse rapidement place au doute puis à l’effroi lorsque Jonathan s’aperçoit qu’il est prisonnier du sinistre château et de son étrange propriétaire… Ces premières pages sont celles qui sont à mon avis les plus percutantes, et les plus réussies (ce sont en tout cas celles que j’ai préférées).  

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Dracula vu par Ben Templesmith
L'article complet sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°6 dans le challenge ABC 2013)

Ma notation

Un classique immanquable malgré quelques longueurs.

mardi 19 mars 2013

Le Bois des Vierges (1) : Hache (Livr0ns-n0us)

Auteur : Jean Dufaux & Béatrice Tillier

Nb de pages : 56

Série : Fait partie de la série "Le Bois des Vierges"
Tome 1 : Hache
Tome 2 : Loup
Tome 3: Epousailles (a paraître en mai 2013)

Catégorie : BD / Fantastique










Résumé officiel

"Laissez-moi vous inviter à une certaine noce en vous prévenant toutefois que rien ne se déroulera comme prévu... Ce devait être un moment historique entre les Bêtes et les Hommes..."
Le puissant Seigneur Maître Arcan et Loup de Traille, chef des Bêtes de Haute Taille, marient leurs enfants : la jolie Aube est donnée au valeureux Loup de Feu ; "poil et peau" ne doivent désormais faire qu’un. Mais le conflit entre les races est loin d’être résolu. Lorsque Loup de Feu est retrouvé sauvagement assassiné sur son lit de noces, les Bêtes de Haute Taille se jettent à la poursuite des coupables, Aube et son frère Salviat. Traquée par des meutes assoiffées de vengeance, la jeune femme parvient à se réfugier dans le mystérieux bois des Vierges… La guerre est déclarée, et les deux clans sont prêts à tout pour gagner une partie qui s’annonce meurtrière et impitoyable.

Mon avis

[...] 
 
Je reste le souffle coupé à chaque fois que je rencontre une illustration de Béatrice Tillier. La finesse du trait, les textures, les couleurs, les jeux de lumière, le soin apporté à chaque petit détail, tout me fascine et ne cesse de m'émerveiller. Le Bois des Vierges n'a pas fait exception à la règle, et se révèle même encore plus riche en détails que Fées et tendres automates, si c'est seulement possible. Associer Béatrice Tillier à un tel projet est un coup de maître ; qui d'autre aurait pu illustrer aussi parfaitement ce récit foisonnant, à la fois humain et animalier, baignant dans une atmosphère délicieusement fin de Renaissance ? Le ridicule de certains aspects (loups, renard et lynx marchant sur leur pattes arrières, attifés de somptueux costumes d’époque) s’estompe face à la formidable expressivité des physionomies et à la qualité générale des planches. Décors somptueux, bijoux et tissus précieux, architecture grandiose, chaque vignette est un tableau en soi, que l’on pourrait passer des heures à scruter.


Je ne suis en revanche pas aussi enthousiaste en ce qui concerne le scénario, du moins la façon dont il est traité car j’aime beaucoup l’idée de départ.

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L'article complet sur mon blog : Livr0ns-n0us (n° 5 dans le challenge ABC 2013)

Ma notation


Un premier tome qui ne remplit pas complètement son rôle introductif 
mais qui se révèle un bonheur pour les yeux !

mardi 5 mars 2013

Stefan Zweig : L'ami blessé, Dominique Bona (Livr0ns-n0us)


Auteur : Dominique Bona
 
Nb de pages : 460

Série : /

Catégorie : Autobiographie, Drame












Résumé officiel


Comment un écrivain aussi secret et discret a-t-il été capable d'allumer un feu chez ses créatures romanesques et de le faire partager à ses lecteurs ? Ce sont les origines de ce feu que j'ai cherché à découvrir à travers les péripéties et les tumultes de sa vie. Homme de passion, sous son élégance Mitteleuropa, c'est un écrivain qui se livre difficilement. Il faut partir à sa recherche, décrypter ses amours et ses amitiés. Ce parfait homme de lettres en apparence est un artiste qu'attire la foudre - les folies d'Amok ou les tabous de la vie des femmes, que celles-ci osent à peine s'avouer à elles-mêmes, leurs voluptés secrètes. Cet écrivain raffiné, choyé par les élites, aurait pu demeurer l'archétype d'une civilisation disparue. Son prodige est d'avoir réussi à conquérir aujourd'hui un aussi vaste public. Zweig rayonne. Il continue de séduire. On aime son style, rapide et sûr. Sa compassion, sans égal. Sa sensibilité d'écorché vif. Peut-être aussi les lueurs sombres, les fumées délétères de son œuvre qui correspondent si bien à nos angoisses, à nos tourments contemporains. Zweig était lui-même biographe. C'était pour moi une dette d'écrire à mon tour sa biographie : tenter de rendre vivant cet homme de passion à travers une biographie passionnée.

Mon avis

Stefan Zweig est sans conteste l’un de mes auteurs préférés, et sans doute celui qui me fascine le plus. Outre ses romans et nouvelles, je n’avais lu jusque là ni ses mémoires, ni aucune biographie lui étant consacrée si l’on excepte celle très romancée de Laurent Seksik, Les derniers jours de Stefan Zweig, un gros coup de cœur de l’année 2010. Cette œuvre mêlant fiction et faits réels ne s’intéressait néanmoins qu’à la fin de la vie de l’auteur, et j’avais hâte d’en découvrir plus sur son existence et son époque. Voilà donc pourquoi Stefan Zweig : L’ami blessé de Dominique Bona est venu rejoindre mes étagères, et le challenge ABC 2013 organisé par Nanet offre une bonne raison de l’y en sortir.

Cette biographie se révèle très classique dans sa forme, puisque Dominique Bona a choisi un traitement chronologique et un découpage en grandes parties qui donnent le ton de chaque âge de la vie de Zweig. A l’intérieur de ces grandes parties, le découpage en chapitres plutôt court rend la lecture rapide et agréable. L’ouvrage est complété en son centre par un corpus de photographies en noir et blanc, plutôt succinct (mais quand il s’agit de Zweig je n’ai aucun sens de la mesure !) et qui éclaire pourtant de façon admirable les moments marquants de son existence en se focalisant sur ses nombreuses amitiés (Jules Romains, Philip Roth, Rainer Maria Rilke…).

[...]

Profondément nostalgique et mélancolique, artiste écorché-vif, affecté toute sa vie par un sens des convenances tout autrichien qui l’empêchera de donner libre cours à ses émotions tant en public qu’avec sa femme, Stefan Zweig est aussi un homme de passions et d’aventures (notamment sexuelles) qui n’a d’égal à son succès que sa modestie. L’ouvrage de Dominique Bona permet de mieux saisir ce « mystère Zweig » qui garde pourtant toute sa profondeur, et n’en finit pas de me passionner.

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L'article complet sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°4 dans le challenge ABC 2013)

Ma notation

Une autobiographie classique mais très éclairante sur un homme complexe et fascinant.

mercredi 6 février 2013

Le désert du monde, Jean-Pierre Andrevon (Livr0ns-n0us)

Auteur : Jean-Pierre Andrevon

Nb de pages : 256

Série : /

Catégorie : SF













Résumé officiel 

Une assemblée silencieuse de cadavres, voilà ce que l'homme trouve à son réveil dans ce petit village en apparence si paisible...
Que s'est-il passé ?
Et surtout qui est-il, lui, et quelle place tient-il dans cet holocauste où il est le seul survivant ? Car l'homme est sans mémoire, il n'a pas de passé, pas d'identité. Son existence va désormais se confondre avec cette double quête : découvrir le passé du monde et retrouver son propre passé. Mais quand il y parviendra, ce sera trop tard, bien trop tard...

Mon avis

N'ayant pas réussi à remettre la main sur mon ouvrage d'Alphonse Allais, Deux et deux font cinq, on n'est pas des bœufs pour le challenge ABC 2013 organisé par Nanet, j'ai pioché dans la bibliothèque de Choupinou, majoritairement achalandée en titre SFFF. J'y ai trouvé ce titre d'Andrevon, auteur que je n'avais pas encore découvert et figure majeure de la SF française. Ni une ni deux, je m'y suis plongée... et c'est un gros flop !

Ah, la fin du monde... Marronnier de la SF, thème casse-gueule dont peuvent sortir autant de pépites que de formidables plantages... Vous l'aurez deviné, c'est sans hésitation dans la seconde catégorie que je rangerai Le désert du monde, pour la simple et bonne raison que je me suis profondément ennuyée lors de cette lecture. J'ai eu d'ailleurs beaucoup de mal à aller jusqu'au bout, mais comme l'abandon n'est pas quelque chose que je pratique souvent, j'ai pris sur moi pour mieux vous concocter cette petite chronique acide (ou, des fois, dire du mal, ça fait du bien !).

Difficile pour Andrevon de faire plus médiocre sur un thème qui permet pourtant toutes les fantaisies. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce roman un gros cliché : interludes de narration "mystérieuse", vocabulaire pseudo-technique et futuriste, héros stéréotypés et explications fumeuses... En plus d'être à l'origine déjà peu brillant, on sent vraiment que ce roman a (mal) vieilli. On pourrait encore pardonner le manque d'originalité si seulement le récit était bien mené, mais c'est loin d'être le cas : tout "suspense" est tué dans l'œuf, et une routine désagréable s'installe bien vite alors que de nombreuses questions entourent le réveil de l'homme et son environnement. Fuyez-donc, pauvres lecteurs, ce roman à l'histoire inexistante et au style insipide !

L'article  sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°3 dans le challenge ABC 2013)

Ma notation

Insipide....

vendredi 1 février 2013

Tokyo, Mo Hayder (Livr0ns-n0us)


Auteur : Mo Hayder

Nb de pages : 473

Série : /

Catégorie : Thriller













Résumé officiel 

Quand Grey débarque à Tokyo sans attaches, argent ni bagages, elle a beaucoup à prouver et encore plus à cacher. Sa rencontre avec Jason, pour lequel elle éprouve une fascination immédiate, est déterminante : il lui trouve un toit, une maison délabrée vouée à la démolition, et un emploi dans un club à hôtesses très privé. Ses clients ? Des yakuzas et un étrange infirme accompagné d'une nurse à la silhouette monstrueuse... Mœurs inavouables, violence, écrasant secret... Ce nouvel univers est pourtant familier à Grey. Le but de son voyage ? Retrouver un mystérieux film à l'existence contestée datant de l'invasion de la Chine par les Japonais. Un seul homme pourrait l'aider. Un survivant du massacre qui refuse de répondre à ses questions...

Mon avis

On peut dire que cet ouvrage est une excellente surprise après la cuisante déception que m'avait infligé Skin, que j'avais trouvé assez convenu et médiocre. Malgré cette première approche ratée, j'ai décidé de laisser une nouvelle chance à Mo Hayder puisque je n'entends que du bien du roman qui l'a propulsée sur le devant de la scène. Bien m'en a pris puisque j'ai totalement accroché à ce thriller très sombre à l'ambiance originale.

Le roman a pour trame de fond le massacre de Nankin en 1937, lors de la seconde guerre sino-japonaise Au cours de cette période des centaines de milliers de civils et de soldats désarmés sont assassinés et entre 20 000 et 80 000 femmes et enfants sont violés par les soldats de l'armée impériale japonaise. Enfant, Grey, élevée dans une famille anglaise coupée du monde moderne, tombe par hasard sur un ouvrage qui relate cette période : c'est le début de cette longue et morbide fascination qui l'a longtemps fait passer pour folle et qui la conduira des années plus tard à traverser le monde à la recherche d'un film mystérieux...

Au-delà de son scénario redoutable, c'est surtout l'ambiance de Tokyo qui en fait une œuvre incroyablement marquante, qui ne manquera pas de vous hanter longtemps après avoir tourné la dernière page.

[...]

L'article complet sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°2 dans le challenge ABC 2013)


Ma notation


Malsain et fascinant à souhait !

dimanche 6 janvier 2013

Prodigieuses Créatures, Tracy Chevalier (Livr0ns-n0us)



Auteur : Tracy Chevalier

Nb de pages : 421

Série : /

Catégorie : Contemporaine












Résumé officiel

« La foudre m'a frappée toute ma vie. Mais une seule fois pour de vrai ». Dans les années 1810, à Lyme Regis, sur la côte du Dorset battue par les vents, Mary Anning découvre ses premiers fossiles et se passionne pour ces « prodigieuses créatures » qui remettent en question les théories sur la création du monde. Très vite, la jeune fille issue d'un milieu modeste se heurte à la communauté scientifique, exclusivement composée d'hommes.

Elle trouve une alliée inattendue en Elizabeth Philpot, vieille fille intelligente et acerbe qui l'accompagne dans ses explorations. Si leur amitié se double de rivalité, elle reste, face à l’hostilité générale, leur meilleure arme.

Mon avis

J'appréhendais ma deuxième rencontre avec Tracy Chevalier. La jeune fille à la perle s'est octroyé une place de choix dans mon cœur (et sur les étagères de quelques uns de mes amis : quand on aime, on partage!), et je savais pertinemment qu'il y avait peu de chance qu'un autre titre de l'auteur atteigne ce point de perfection à mes yeux. Si les Prodigieuses Créatures n'ont pas détrôné le tableau du maître, elles ont pourtant su m'émerveiller et assurer ma fidélité à une auteure qui occupe désormais une place quelque part entre Stefan Zweig et Orson Scott Card.

Pour ceux qui ne le savent pas, la marque de fabrique de Tracy Chevalier est de s'inspirer de faits réels afin d'écrire des fictions historiques soigneusement documentées. Prodigieuses Crétaures ne déroge pas à la règle puisqu'il raconte la fabuleuse histoire de Mary Anning, jeune fille de modeste condition, à qui l'on doit la découverte du premier squelette complet d'ichtyosaure sur les plages de sa bourgade natale, Lyme Regis, lorsqu'elle était âgée de tout juste 12 ans. Elle mettra plus tard à jours plusieurs squelettes de plésiosaures ainsi que des dimorphodons. Imaginez le véritable tremblement de terre, tant scientifique que religieux, provoqué par ces quelques ossements !


Lettre et le dessin de Mary Anning annonçant la découverte d'un animal fossile maintenant connu sous le nom plésiosaure, 26 Décembre 1823


Car Prodigieuses Créatures raconte avant tout les mœurs d'une époque et le combat acharné de deux femmes pour leur passion dans une Angleterre guindée où toute extravagance est sévèrement réprimée. [...]



L'article complet sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°1 dans le challenge ABC 2013)








Ma notation

Formidable, quoiqu'à mon goût un tout petit 
cran en dessous de La jeune fille à la perle.

samedi 29 décembre 2012

Manuel de savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis, Pierre Desproges (Livr0ns-n0us)

Auteur : Pierre Desproges

nb de pages : 151

Série : /

Catégorie : Essai, Humour














Résumé officiel 


Pierre Desproges n'aime pas la guerre, les enfants, les cons, les vieux. Quoi donc de plus logique pour son premier livre que de prendre pour sujet l'usage des bonnes manières dans les situations les plus délicates : "comment distinguer l'amour des toilettes ?", "comment déclencher poliment une bonne guerre civile ?", "comment vieillir sans déranger les jeunes", "comment se suicider sans vulgarité".

Mon avis


Le chat n'est plus sur mémé, c'est qu'elle est froide.


Vous voulez briller en société ? Ne pas avoir l'air d'un plouc ? Suivez donc les excellents conseils de Monsieur Desproges ! Avec tout le cynisme et la verve qui le caractérisent, le grand homme nous livre un petit précis de bonnes manières bourré de bon sens. Ainsi, vous apprendrez par exemple que « Au départ, afin de mettre toutes les chances de votre côté pour que votre voyage de noces soit un succès total sur le plan touristique, sentimental et sexuel, la première chose à faire est de partir SEUL.» Lumineux.

Les vieux, les hommes politiques, les cons, les femmes et les enfants (d'abord), les chanteurs, les bretons ou encore les anglais, tout le monde passe sous le scalpel acéré et impertinent du roi de l'humour noir. Certains trouveront ça bête et méchant, d'autres crieront au génie ; inutile de vous dire à quelle catégorie j'appartiens.... Divisé en chapitres très courts, Le manuel de savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis est un condensé de la prose emphatique et ô combien hilarogène (oui, je dis ce que je veux, c'est mon blog) de l'auteur.

L'idéal ? Un chapitre chaque soir avant de dormir, pour un sommeil paisible et un transit des plus efficaces. Attention, cette lecture ne restera pas sans effet sur vos muscles, qu'ils soient abdominaux ou faciaux... D'ailleurs, je suis sûre que Desproges avait un avis bien arrêté sur le con qui rigole tout seul. En tout cas, moi, je m'en bidonne encore !
"Autre preuve que les Normands sont Anglais : ils mangent du gigot à la menthe. Sans menthe, direz-vous? Et alors ? Quand le Duc d'Edimbourg mange des patates à la braise, il ne mange pas la braise, que je sache. Est-ce que ça prouve qu'il n'est pas Anglais ?"
L'article sur mon blog : Livr0ns-n0us (n° 23 dans le challenge ABC 2012)

Ma notation

Incontournable !

dimanche 9 décembre 2012

Poésies, Claude Roy (Livr0ns-n0us)

Auteur : Claude Roy

Nb de pages : 177

Série : livre unique (recueil d'environ 80 poèmes)

Catégorie : Poésie














Mon avis

Périlleux exercice que celui de chroniquer un recueil de poésie, d'autant plus lorsqu'il s'agit de notre poète préféré. C'est le double pari que j'ai voulu relever à l'occasion du challenge ABC 2012. En 2011, c'est déjà la lettre R avec Rimbaud qui avait fait l'objet d'un article sur ce blog, avec un recueil auquel il m'avait été difficile de donner une appréciation globale tant l'exercice m'était inhabituel, d'autant que l'ouvrage présentait des œuvres extrêmement diverses. Cette fois-ci, c'est un coup de cœur franc et massif pour cette compilation de poèmes lumineux et sensibles, qui n'ont cessé de me donner des frissons.

Claude Roy est mon poète préféré depuis que j'ai découvert La nuit, lorsque j'étais adolescente. Ce poème n'a pas cessé de m'accompagner depuis, et je ressens toujours la même émotion lorsque je le relis...

Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit
à pas de vent de loup de fougère et de menthe
voleuse de parfum impure fausse nuit
fille aux cheveux d'écume issue de l'eau dormante

Après l'aube la nuit tisseuse de chansons
s'endort d'un songe lourd d'astres et de méduses
et les jambes mêlées aux fuseaux des saisons
veille sur le repos des étoiles confuses

Sa main laisse glisser les constellations
le sable fabuleux des mondes solitaires
la poussière de Dieu et de sa création
la semence de feu qui féconde les terres

Mais elle vient la nuit de plus loin que la nuit
à pas de vent de mer de feu de loup de piège
bergère sans troupeau glaneuse sans épis
aveugle aux lèvres d'or qui marche sur la neige.

[...]

La suite de mon articloe sur Livr0ns-n0us
(n°22 dans le challenge ABC 2012)

Ma notation



Effroyables Jardins, Michel Quint (Livr0ns-n0us)

Auteur : Michel Quint

Nb de pages : 75

Série : livre unique

Catégorie : Drame, Autobiographie, Histoire














Résumé officiel ou personnel

Le jeune garçon aimerait bien pouvoir se cacher, disparaître, lorsque son père, instituteur respecté, se déguise en clown amateur. Entre honte et mépris, il assiste à ses numéros. Jusqu'au jour où son oncle Gaston lui révèle le sens de cette étrange vocation en lui dévoilant un épisode tragi-comique de la Seconde Guerre mondiale...

Mon avis


Lorsqu'il a fallu choisir un lecture pour la lettre Q, ce court roman s'est aussitôt imposé à mon esprit. Cela faisait longtemps que je souhaitais découvrir l'écriture de Michel Quint, sur laquelle j'ai vu passer des commentaires aussi acides que dithyrambiques. Je sais que cet ouvrage a été souvent imposé dans le cadre de lectures scolaires, et je comprends que cela ait pu en décourager, voire en dégoûter certains. Personnellement, je pense que j'aurais beaucoup aimé l'étudier en profondeur car il m'a été donné très peu de fois l'occasion de lire un texte aussi court et puissant sur un sujet tellement vu et revu.

Ce bref récit est en fait double : l'un, fait de souvenirs d'enfance, est celui du narrateur, l'autre est le témoignage de Gaston, introduit par ces quelques mots :
Le cousin Gaston parlait patois. Un patois que je comprenais parfaitement mais quand il m'a raconté, là, sur ce formica tout fendillé, le pourquoi des fêlures de mon père, il s'est appliqué. L'exact de ses mots, ses barbarismes, j'ai presque oublié. J'ai réécrit. Et, sauf des expressions, des passages que j'ai encore dans l'oreille, j'ai fini par oublier la chair de cette langue, que Gaston faisait pas semblant, que ses mots étaient pas l'ombre des choses et des moments inhumains, mais qu'il m'ouvrait sa vie et m'offrait humblement tout ce qu'il avait, d'effroyables jardins, dévastés, sanglants, cruels.
C'est ce témoignage bouleversant, à la fois tragique et comique, qui marquera à jamais la vie du narrateur et lui fera reconsidérer les clowneries de son père avec un regard neuf. Écrit dans un style argotique très particulier, pas toujours facile d'accès, ce récit possède une force et une justesse incroyables.
Que je te dise : la résistance, on s'y est mis, les autres je sais pas, en tout cas ton père et moi pour rigoler, pas s'emmerder, en tout cas au début... Comme si on serait allés au bal... La fine ambiance Horst Wessel Lied, fanfare militaire, ça nous donnait pas l'envie de danser. Alors, histoire de jouer notre propre musique, le sabotage du transfo de la gare de Douai, ton père et moi, on l'a fait aérien, façon musette, doigts de fée sur le piano à bretelles et allegretto.
Dans quelle mesure ce bref récit est-il autobiographique ? C'est une question que je me suis posée tout au long de cette lecture, car Michel Quint dédie son ouvrage à son père et son grand-père, respectivement ancien combattant et ancien résistant. C'est en tout cas un magnifique hommage, traversé par des thèmes universels et intemporels qui ne manqueront pas de vous secouer. Que l'on aime ou pas, Effroyables Jardins est incontestablement une œuvre marquante, à garder dans sa bibliothèque.

L'article sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°21 dans le challenge ABC 2012)

Ma notation


A lire !

mercredi 5 décembre 2012

Courtney Crumrin (intégrale - t.1 à 3), Ted Naifeh (Livr0ns-n0us)

Auteur : Ted Naifeh

Nb de pages : 400

Série : Intégrale (t.1 à 3), série en cours

Catégorie : BD




















Résumé officiel ou personnel

Courtney est une étrange petite fille qui a souvent du mal à s'adapter au monde qui l'entoure. Le jour où elle doit s'installer chez son oncle Aloysius, il lui faut s'adapter à une nouvelle école, dans un environnement qui n'est pas pour la mettre à l'aise. Cependant, les événements prennent rapidement un tour meilleur, puisqu'elle fait la rencontre d'êtres étranges et mystérieux qui vivent autour et dans la maison de son oncle. Bientôt, il apparaît clairement qu'elle est mieux en compagnie de ces Choses de la Nuit qu'avec les gamins prétentieux de son école.

Mon avis

Ma lecture fut très plaisante même si je ne suis pas totalement transportée comme le fut Acr0, qui ne tarit pas d'éloges sur cette série. Comme elle, j'ai été séduite par les graphismes sombres et originaux, même s'il est difficile à mon goût de dépasser le maître en la matière, Guillaume Griffon. Malgré cela, les vastes aplats très noirs et les contrastes marqués créent une atmosphère tout à fait particulière, très onirique, qui s'adapte parfaitement aux récits grinçants et fantastiques. J'ai en revanche trouvé les trois histoires de qualité inégale ; si certains aspects m'ont enchantée, d'autres m'ont semblé un peu moins réussis. [...]


La suite de mon article sur Livr0ns-n0us
(n° 20 dans le challenge ABC 2012)

Ma notation


Des histoires à la qualité inégale mais très plaisantes dans l'ensemble !

samedi 10 novembre 2012

Portugal, Cyril Pedrosa (Livr0ns-n0us)


Auteur : Cyril Pedrosa

Nb de pages : 261

Série : one shot

Catégorie : BD, Autobiographie, Voyage













Résumé officiel ou personnel

"J'avais une furieuse envie d'acheter du tabac. Après deux ans sans fumer une seule clope... Le pire, c'est que je m'en foutais copieusement. En fait, j'étais vraiment ravi d'avoir été invité par ce festival. Plus de vingt ans que je n'étais pas venu. Mes premiers pas d'adulte dans ce pays. J'étais fasciné et heureux. Un vrai crétin. Et je me demandais bien d'où venaient cette étrange colère puis cette douce mélancolie qui m'étaient tombées dessus sans crier gare en moins de 24 heures". 

La vie est grise. Simon Muchat, auteur de bandes dessinées, est en panne d'inspiration et son existence est en perte de sens. Invité à passer quelques jours au Portugal, il retrouve par hasard ce qu'il n'était pas venu chercher : les odeurs de l'enfance, le chant des rires de vacances, la chaleur lumineuse d'une famille oubliée - peut-être abandonnée. Quel est le mystère des Muchat ? Pourquoi Simon se sent-il de nulle part ? Et pourquoi, sans rien comprendre de cette langue étrangère, vibre-t-il à ses accents ?

Mon avis

Portugal, c'est ce (déjà !) monument de la BD, signé par Pedrosa, abondamment encensé par la critique et récompensé du Fauve d'Angoulême et du prix de la BD Fnac en 2012. Ma première rencontre avec Pedrosa date de ses sympathiques planches d'"Auto bio"dans Fluide Glacial, puis ce fut le coup de cœur avec l'excellent Trois Ombres que je compte prochainement relire puisqu'il va rejoindre sous peu mes étagères. Pedrosa avait alors montré qu'il était capable de signer des œuvres complexes et profondes, teintées de nostalgie et de mélancolie.


C'est donc dans la digne lignée de Trois Ombre que s'impose Portugal, ce récit largement inspiré de la propre histoire de l'auteur, où il est question de parcours initiatique, d'introspection, de souvenirs de famille et de quête d'identité. Savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va... C'est un peu par hasard que Simon Muchat, qui peine à retrouver l'envie d'écrire et de dessiner, est invité dans un petit festival au Portugal. Sur place, c'est le choc : les odeurs, les couleurs, le goût du vent et la musicalité des dialogues font remonter en lui des souvenirs depuis longtemps enfouis. Le besoin de connaître sa propre histoire le pousse à s'intéresser à celle de ces ancêtres. Petit à petit, Simon marche dans les traces effacées de ses aïeux et recolle les morceaux d'une histoire familiale à la fois anodine et extraordinaire, comme il en existe tant d'autres.


[...]


La suite de l'article sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°19 dans le challenge ABC 2012)


Ma notation



Magistral !

jeudi 8 novembre 2012

La peur, Stefan Zweig (Livr0ns-n0us)

Auteur : Stefan Zweig

Nb de pages : 249

Série : livre unique. Ce recueil contient les nouvelles : La peur, Révélation inattendue d'un métier, Leporella, La femme et le paysage, Le bouquiniste Mendel et La collection invisible

Catégorie : Drame, Nouvelles










Résumé officiel ou personnel

A son ami Stefan Zweig, Romain Rolland attribuait " ce démon de voir et de savoir et de vivre toutes les vies, qui a fait de lui un pèlerin passionné... " Cette extraordinaire aptitude à se couler dans les destins et les âmes les plus différents, qui a valu à Amok ou à La Pitié dangereuse de devenir des classiques, éclate particulièrement dans la forme resserrée de la nouvelle. Zweig, qui admirait Maupassant, campe ici en peu de pages des personnages inoubliables : Irène, la femme adultère, terrorisée par le chantage qu'exerce sur elle l'ancienne maîtresse de son amant ; Mendel, le vieux bouquiniste, tellement absorbé par sa passion qu'il ne s'aperçoit même pas que le pays est en guerre ; Leporella, que sa passion pour son maître poussera au crime... A chaque fois, ce sont les potentialités les plus secrètes de l'âme humaine qui sont saisies, et que l'anecdote fait surgir en pleine lumière.)

Mon avis

Je ne dirai jamais assez mon admiration et ma fascination pour Stefan Zweig, cet auteur brillant au destin tragique, à la fois historien, essayiste, romancier, et toujours fin analyste des tourments de l'âme humaine. J'ai inclus tout naturellement La peur à mon challenge ABC 2012, persuadée de passer un excellent moment de lecture. Ce recueil de 6 nouvelles n'a pas dérogé à la règle...

D'une plume alerte et fine, Stefan Zweig s'emploie à écrire l'ordinaire, le tragiquement banal d'existences brisées. Je connaissais Leporella et Le bouquiniste Mendel de réputation, j'en sais désormais la cause puisque ces deux nouvelles sont à mon goût les plus marquantes avec La peur, qui donne son nom au recueil. Chacun de ces courts récits est bâti sur une anecdote, simple rencontre ou hasard malheureux, que Zweig a le don de transformer en épisode éclatant et passionnantOn se laisse porter sans effort par le style délicat et les descriptions lumineuses qui ne soulignent que davantage le basculement violent que subissent les personnages. L'auteur réussi merveilleusement bien à nous plonger aux côtés de ses protagonistes, à nous faire ressentir cette peur insoutenable qui étreint le cœur d'Irène où l'attente anxieuse d'un orage lors d'un épisode de sécheresse.

Je suis une fois de plus stupéfiée par la facilité avec laquelle Stefan Zweig parvient à transformer une histoire anodine en un conte éblouissant de justesse et de sensibilité. Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans ces nouvelles pleines d'émotions et de grâce, qui sauront éveiller en chacun le souvenir de troubles vécus.


L'article sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°18 dans le challenge ABC 2012)

Ma notation

Des nouvelles tragiques et délicates.

mercredi 12 septembre 2012

Mercy Thompson (1) : L'Appel de la Lune, Patricia Briggs (Livr0ns-n0us)



Auteur : Patricia Briggs

Nb de pages : 373

Série : Mercy Thompson
Tome 1 : L'Appel de la lune
Tome 2 : Les Liens du sang
Tome 3 : Le Baiser du fer
Tome 4 : La Croix d'ossements
Tome 5 : Le Grimoire d'argent
Tome 6 : La Marque du fleuve

Catégorie : Bit-Lit




Résumé officiel


"Les loups-garous peuvent être dangereux si vous vous mettez en travers de leur chemin. Ils ont un talent extraordinaire pour dissimuler leur véritable nature aux yeux des humains. Mais moi, je ne suis pas tout à fait humaine." 

En effet, Mercy Thompson n'est pas une fille des plus banales. Mécanicienne dans le Montana, c'est une dure à cuire qui n'hésite pas à mettre les mains dans le cambouis et à sortir les griffes quand le danger frappe à sa porte. Mais ce n'est pas tout : son voisin très sexy est le chef de meute d'une bande de loups-garous, le minibus qu'elle bricole en ce moment appartient à un vampire, et la vieille dame très digne qui lui rend visite vient jeter des sorts sur son garage. Au cœur de ce monde des créatures de la nuit, Mercy se trouve mêlée à une délicate affaire de meurtre et d'enlèvement...


Mon avis

Dans le cadre du challenge ABC, j'essaye de diversifier au maximum mes lectures et c'est pourquoi, comme l'année dernière, j'ai décidé d'intégrer un titre de bit-lit dans ma liste. Heureusement, mon choix de cette année se révèle bien plus judicieux que l'an passé ! Pas difficile en même temps de faire mieux que le très médiocre Journal d'un vampire qui avait bien failli me dégoûter d'ouvrir un seul autre roman du même genre. Mais comme je suis une acharnée, j'ai poussé l'exploration un peu plus loin... Mercy Thompson me console de mes déconvenues précédentes, bien trop nombreuses à mon goût. J'ai enfin découvert ce que j'attendais, à savoir un récit mature qui ne met pas en scène des adolescente en mal d'hormones et de popularité et des loups-garous huilés et stéroïdés.

Quel plaisir de tourner les pages sans craindre d'affreuses tentatives érotiques ou romantiques ! Il faut dire que Mercy, du haut de sa petite trentaine d'années, n'est plus une adolescente écervelée qui cherche le grand amour. La déception sentimentale, elle a déjà donné, et elle préfère désormais se prendre en main toute seule et ne rien attendre de personne. Sa nature même la pousse à ne faire partie d'aucun groupe : Mercy est une changeuse, c'est-à-dire qu'elle peut se transformer à volonté en coyote. Bien qu'elle tente de rester le plus possible éloignée des troubles qui caractérisent les autres non-humains qu'elle côtoie parfois, elle ne peut s'empêcher de s'impliquer dans de sombres histoires lorsqu'un jeune loup-garou du nom de Mac vient chercher refuge dans son garage.

J'ai beaucoup apprécié le fait que l'auteure ait vraiment développé l'aspect mythologique de son récit. Loups-garous, vampires, changeurs mais aussi trolls et farfadets font pleinement partie de l'univers dans lequel nos personnages évoluent : ils possèdent une Histoire et des caractéristiques qui leur sont propres. Sans être extrêmement développées, les explications de l'origine et de l'évolution de chaque espèce sont claires et satisfaisantes. Le système de meute des loups-garous est soigneusement expliqué, au point que l'on a parfois l'impression de lire un documentaire, ce qui ne fait que renforcer la profondeur et le sérieux de l'histoire. Le sacré caractère de Mercy me l'a immédiatement rendue sympathique car sa fâcheuse tendance à foncer tête baissée dans les ennuis est contrebalancée par sa capacité de réflexion (capacité étrangement absente habituellement). En tant qu'une des dernières représentantes de son espèce, elle est sans cesse obligée de lutter pour asseoir sa place, d'autant que la société de loups-garous est extrêmement machiste.

J'ai regretté en revanche que le rythme de la narration ne soit pas plus harmonieux. L'action est bien présente lors de ce premier tome mais se retrouve souvent noyée dans un flot d'explications parfois redondantes. La minutieuse analyse des comportements de chaque personnage casse le rythme pourtant soutenu des péripéties. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de saluer l'absence flagrante d'érotisme beauf et de descriptions racoleuses. Haaaaaaa... (soupir de satisfaction)

En conclusion, ce premier tome est une bonne expérience de bit-lit plus mature, qui me sied davantage que les histoires de midinettes. Je n'hésiterai pas à retenter l'expérience Mercy Thompson à l'occasion, en espérant que les prochains tomes soient moins avares d'action, ou tout simplement moins chargés en commentaires et dialogues qui décortiquent chaque faits et gestes.

L'article sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°17 dans le challenge ABC 2012)

Ma notation


Une bonne surprise !


mercredi 29 août 2012

Au prix du papyrus, Isaac Asimov (Livr0ns-n0us)



Auteur : Isaac Asimov

Nb de pages : 211

Série : livre unique

Catégorie : Science-Fiction, Nouvelles








Résumé officiel

Et si la création du monde avait été réduite de quinze milliards d'années à six jours en raison du prix prohibitif du papyrus nécessaire à sa rédaction ? Le problème ne se serait pas posé si l'on avait disposé à l'époque de la mémoire totale. Ou de la lévitation. Mais les deux semblent poser plus de difficultés qu'elles n'en résolvent, même pour les pilotes de la dernière navette qui s'apprête à quitter définitivement la Terre pour les colonies lunaires. Car là-haut, la situation est précaire : il est si difficile de se comprendre quand on ne communique que par le goût !

Mon avis

Ce recueil de neuf nouvelles me donne pour la première fois l'occasion d'approcher un maître de la SF. J'aime beaucoup commencer par des nouvelles lorsque je ne connais pas l'auteur car cela permet d'avoir rapidement un panorama assez précis de son style et de ses idées ; d'ailleurs la nouvelle est extrêmement valorisée aux États-Unis alors qu'elle est considérée comme anecdotique chez nous. Quel dommage, lorsque l'on voit de telles petites perles !

Au prix du papyrus, m'a fait passer un excellent moment de lecture. Douce attention de l'auteur, il signe une petite préface à chacune de ses nouvelles pour nous expliquer son origine et son contexte. Ce recueil regroupe pêle-mêle quelques vastes projets restés au stade de l'ébauche, textes incroyablement courts et commandes de la part de grands magazines spécialisés. On s'y plonge avec délectation car l'écriture d'Asimov, fluide et simple, n'est pas dénuée d'humour voire même de second degré à prendre... très au second degré.

J'ai particulièrement apprécié le très court texte qui donne son nom au recueil, à la foi fin et très drôle. Les longues nouvelles sont davantage orientées SF que les petits récits qui parsèment le recueil mais restent toujours très accessibles. La réflexion d'Asimov aborde des thèmes aussi variés que la psychologie, le cartésianisme ou encore le libre-arbitre. La nouvelle D'un coup d'œil prend même la forme d'une enquête à la résolution très astucieuse.

En bref, j'ai beaucoup aimé ce recueil que je conseille autant à ceux qui, comme moi, ne sont pas familier d'Isaac Asimov qu'à ceux qui ont déjà lu ses autres œuvres. J'ai d'ailleurs entendu dire que ses romans étaient beaucoup plus difficiles d'accès; ces petites nouvelles sauront donc sûrement vous distraire et vous faire découvrir un aspect un peu plus fun du maître !

L'article sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°16 dans le challenge ABC 2012)

Ma notation


Des nouvelles savoureuses et variées, idéales pour passer un bon petit moment de lecture !