jeudi 8 novembre 2012

La peur, Stefan Zweig (Livr0ns-n0us)

Auteur : Stefan Zweig

Nb de pages : 249

Série : livre unique. Ce recueil contient les nouvelles : La peur, Révélation inattendue d'un métier, Leporella, La femme et le paysage, Le bouquiniste Mendel et La collection invisible

Catégorie : Drame, Nouvelles










Résumé officiel ou personnel

A son ami Stefan Zweig, Romain Rolland attribuait " ce démon de voir et de savoir et de vivre toutes les vies, qui a fait de lui un pèlerin passionné... " Cette extraordinaire aptitude à se couler dans les destins et les âmes les plus différents, qui a valu à Amok ou à La Pitié dangereuse de devenir des classiques, éclate particulièrement dans la forme resserrée de la nouvelle. Zweig, qui admirait Maupassant, campe ici en peu de pages des personnages inoubliables : Irène, la femme adultère, terrorisée par le chantage qu'exerce sur elle l'ancienne maîtresse de son amant ; Mendel, le vieux bouquiniste, tellement absorbé par sa passion qu'il ne s'aperçoit même pas que le pays est en guerre ; Leporella, que sa passion pour son maître poussera au crime... A chaque fois, ce sont les potentialités les plus secrètes de l'âme humaine qui sont saisies, et que l'anecdote fait surgir en pleine lumière.)

Mon avis

Je ne dirai jamais assez mon admiration et ma fascination pour Stefan Zweig, cet auteur brillant au destin tragique, à la fois historien, essayiste, romancier, et toujours fin analyste des tourments de l'âme humaine. J'ai inclus tout naturellement La peur à mon challenge ABC 2012, persuadée de passer un excellent moment de lecture. Ce recueil de 6 nouvelles n'a pas dérogé à la règle...

D'une plume alerte et fine, Stefan Zweig s'emploie à écrire l'ordinaire, le tragiquement banal d'existences brisées. Je connaissais Leporella et Le bouquiniste Mendel de réputation, j'en sais désormais la cause puisque ces deux nouvelles sont à mon goût les plus marquantes avec La peur, qui donne son nom au recueil. Chacun de ces courts récits est bâti sur une anecdote, simple rencontre ou hasard malheureux, que Zweig a le don de transformer en épisode éclatant et passionnantOn se laisse porter sans effort par le style délicat et les descriptions lumineuses qui ne soulignent que davantage le basculement violent que subissent les personnages. L'auteur réussi merveilleusement bien à nous plonger aux côtés de ses protagonistes, à nous faire ressentir cette peur insoutenable qui étreint le cœur d'Irène où l'attente anxieuse d'un orage lors d'un épisode de sécheresse.

Je suis une fois de plus stupéfiée par la facilité avec laquelle Stefan Zweig parvient à transformer une histoire anodine en un conte éblouissant de justesse et de sensibilité. Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans ces nouvelles pleines d'émotions et de grâce, qui sauront éveiller en chacun le souvenir de troubles vécus.


L'article sur mon blog : Livr0ns-n0us (n°18 dans le challenge ABC 2012)

Ma notation

Des nouvelles tragiques et délicates.

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